Lundi, le 7 février 2011
Que d’émotions…Mon fils…si tu savais…
Voici maintenant 3 jours que mon fils est de retour en sol canadien, sain et sauf…Gracias a Dios !
J’essaie de mettre en mots les émotions vécues au cours des derniers 10 jours et cela s’avère très difficile… Pour ceux qui me connaissent intimement, vous avez possiblement pu réaliser que ce qui est arrivé à Jonathan m’a énormément affecté.
J’ai eu l’impression que le sol se dérobait sous mes pieds lorsque ma sœur m’a contacté jeudi pour me dire que Jonathan avait été blessé… J’étais au travail à ce moment et j’ai complètement perdu les pédales…les larmes conjuguées au désir d’être près de lui, à ce moment la panique s’est emparée de moi. Je n’ai pu poursuivre ma journée de travail. Lorsque j’ai pu finalement lui parler de vive voix en soirée, je me suis sentie comme si une tonne, sinon plus, venait d’être soulevé de mes épaules…
Depuis que mon fils m’avait fait part de sa décision de partir pour le Caire, j’étais très inquiète. Mais évidemment avec les expériences si diversifiées que Jonathan avait vécues en terres africaines et autres, j’essayais de faire taire en moi, l’énervement et les pensées anxieuses qui me hantait.
J’ai pu suivre un peu se qui se déroulait là bas à la télévision, mais mardi soir je suis partie à la ville de Moron pour y séjourner 2 nuits…Je devais aller me changer les idées…le stress devenait de plus en plus fort au fur et à mesure que je voyais ce qui se passait au Caire. Mais mon corps et mon cœur, n’y était pas….Mercredi, en après-midi…drôle de coïncidence, je rencontre un Canadien d’origine Égyptienne à qui je fais part du fait que mon fils se trouve là-bas et il me confie que sa fille aînée y est également et qu’il est très préoccupé par sa sécurité…
Je retourne à mon hôtel en PM, et je n’ai qu’envie de pleurer…je ne peux retenir mes larmes et j’ai une sensation que quelque chose se passe mais je ne peux mettre un nom sur ce sentiment de tristesse que je vis… Car en fait, je suis en congé et avec des amis…Je ne devrais pas ressentir ce si grand vide…N’ayant aucunement regardé la télévision à Moron, je n’ai aucune idée de ce qui vient d’arriver. Donc le jeudi, je retourne au boulot sans avoir eu vent de quoi que ce soit !...
Je n’ai jamais ressenti ce haut niveau d’angoisse et d’inquiètude que lorsque ma sœur me rejoint après plusieurs tentatives infructueuses et m’apprend que Jonathan a été blessé à la tête, qu’il a été battu…et au moment où elle me rejoint me confie qu’elle a eu grandement peur pour la blessure qu’il avait subie mais qu’elle était maintenant rassurée…il allait s’en sortir avec des points de sutures et qu’il était maintenant en sécurité…OUF!!!!...Mais toujours au Caire….
J’avais peine à dormir depuis une semaine mais là…2 nuits blanches se sont succédées…Je suis tout de même allée travailler pour ne pas me morfondre devant le téléviseur…Maints appels faits à mes proches pour en savoir plus …et ce jusqu’au moment où j’ai pu finalement parlé de vive voix avec mon fils…Si tu savais Jonathan…quel moment de bonheur ce fut de te parler et entendre ta voix…Ceci atténua un peu mes craintes mais comme j’aurais voulu être à tes côtés pour pouvoir te soutenir malgré que je sache que ma présence à tes côtés n’est pas toujours ce que tu désires…Mais quoique qu’il en soit…mon cœur de mère a vécu les émotions les plus difficiles qu’il avait eu à vivre depuis que Jonathan ait commencé à voyager de par le monde…Je me suis sentie si loin et si dépourvue…
Je dois toutefois avouer que j’ai eu un soutien des plus chaleureux de mes compagnes et compagnons de travail, des gens qui travaillent dans les hôtels qui se sont informés à plusieurs reprises de la santé de mon fils et se disaient heureux pour lui et moi lorsque j’ai pu enfin leur dire que Jonathan était hors de danger et qu’il allait rentrer au pays sous peu….Hum… que d’émotions…Mes amis du Québec et de l’étranger qui ont pu suivre un peu les déboires de Jonathan via Facebook m’ont été également d’un grand réconfort par leurs nombreux messages à mon endroit et celui de Jonathan.
Il est certain que quoique mon fils soit un adulte, jeune va sans dire, mais bien plus mature que moi sur certains aspects…demeurera toujours mon enfant et même si cette expérience fut la plus stressante de ma vie….Je me dois d’avouer que je suis immensément fière de mon fils : L’homme qu’il est devenu est pour moi un exemple d’authenticité qui va au bout de ses rêves, ses convictions et qui n’a pas froid aux yeux…Son goût de l’aventure, d’aller au fond des choses, sa manière rationnelle de voir la vie sont pour moi des stimulants pour continuer à aller de l’avant. J’ai été choyée qu’il fasse partie de ma vie et je n’en suis que plus riche à tous points de vue…Ceux qui l’ont côtoyés, qui le compte parmi leurs amis en font son éloge à plusieurs niveaux et de tout mon cœur, je sais qu’il a tout ce qu’il faut pour réussir sa vie et dans la vie….
Mon fils n’oublie jamais tes racines, quelques soient les chemins sur lesquels la vie te mènera et surtout garde ce feu de tes passions en toi, qui font de l’être que tu es un homme formidable et pour lequel en tant que fils mais aussi en tant qu’humain…j’ai un grand respect !
Bravo Jonathan pour le courage que tu as démontré dans des circonstances des plus stressantes !!!
Maman XXXX
